Chaque jour, au moins 200 femmes meurent dans le monde d’un saignement excessif lors de l’accouchement. Un fardeau en partie évitable en accélérant le diagnostic et en améliorant leur prise en charge.
Toutes les deux minutes, une femme meurt des complications d’une grossesse ou d’un accouchement à travers le monde, soit environ 800 décès par jour, un nombre qui stagne depuis 2016. Plus du quart est dû à des « hémorragies du post-partum » : un saignement excessif (plus d’un demi-litre) qui survient lors de l’accouchement ou dans les vingt-quatre heures qui suivent. Ces morts sont souvent évitables.
« Nous connaissons les interventions qui marchent pour empêcher ces décès, mais nous échouons à les mettre en œuvre », a déploré Olufemi Oladapo, le directeur du département de santé reproductive de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mercredi 11 octobre à Paris, en annonçant une initiative de celle-ci sur le sujet : la définition d’un agenda fixant, sur la période 2023-2030, des priorités d’actions pour réduire le fardeau de cette mortalité maternelle. L’intervention avait lieu dans le cadre du 24e congrès de la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique (FIGO), une grand-messe qui rassemble plus de 8 000 experts de nombreux pays, du 9 au 12 octobre.
« Sur les 140 millions de femmes qui accouchent chaque année dans le monde, 6 % à 10 % font une hémorragie post-partum, soit 8,4 millions à 14 millions de femmes », a rappelé Suellen Miller, de l’université de Californie à San Francisco. Si on intervenait à toutes les étapes – prévention anténatale de l’anémie, détection précoce de l’hémorragie, mise en œuvre rapide des traitements –, le nombre de morts maternelles pourrait être réduit de 80 %, selon cette gynécologue-obstétricienne. « Je suis heureuse que l’OMS ait publié sa première feuille de route sur les hémorragies post-partum », a déclaré Hadiza Galadanci, de l’université Bayero, à Kano, au Nigeria. Un document élaboré à la suite d’un sommet organisé par l’OMS en mars, à Dubaï, qui réunissait plus de 130 experts.
« Une urgence absolue »
Les pays à revenu faible ou intermédiaire paient le plus lourd tribut : plus de 99 % de ces décès maternels y sont concentrés, dont 70 % en Afrique subsaharienne et 28 % en Asie (15 % en Asie du Sud). Trois priorités ont été identifiées par les experts : améliorer les systèmes d’approvisionnement en médicaments et matériels de prise
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