L'ancienne première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba Valentin, a été incarcérée mercredi soir, selon les informations de son avocat, François Zimeray, mettant ainsi fin à sa période de résidence surveillée. Cette décision fait suite à son inculpation le 28 septembre pour des chefs d'accusation incluant "blanchiment de capitaux" dans le contexte du coup d'État ayant renversé son mari, Ali Bongo Ondimba.
L'incarcération de Sylvia Bongo Ondimba Valentin, une ressortissante franco-gabonaise âgée de 60 ans, est accompagnée de controverses juridiques. Son avocat, François Zimeray, a qualifié la procédure d'"illégale" et "arbitraire."
Selon les médias gabonais, Sylvia Bongo Ondimba Valentin aurait été placée sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville à l'issue d'une longue audition par un juge d'instruction, mercredi soir.
L'ancienne première dame était déjà sous les feux des projecteurs depuis le coup d'État du 30 août, lorsque les militaires avaient renversé son mari, Ali Bongo Ondimba, l'accusant d'avoir truqué sa réélection. Les militaires avaient publiquement émis des suspicions selon lesquelles Sylvia Bongo Ondimba Valentin aurait joué un rôle central dans la manipulation de son époux, qui avait été confronté à des problèmes de santé après un grave accident vasculaire cérébral en 2018. De plus, elle était suspectée d'avoir exercé un contrôle de facto sur le pays pendant les cinq dernières années et d'avoir détourné des fonds publics, aux côtés de leur fils Noureddin Bongo Valentin, actuellement détenu et inculpé de "corruption" et "détournements de fonds publics" depuis le coup d'État.
Sylvia Bongo Ondimba Valentin avait été maintenue en résidence surveillée à Libreville jusqu'à cette récente incarcération. François Zimeray, son avocat, a réitéré sa dénonciation de ce qu'il considère comme une "détention arbitraire" et une "prise d'otage". Il souligne le contraste entre la justice et la vengeance et insiste sur l'illégalité de la procédure.
Le coup d'État du 30 août avait mis fin au règne d'Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, en raison d'accusations de fraude électorale et de corruption généralisée. Le général Brice Oligui Nguema avait été proclamé président de la transition peu après le coup d'État.
Plus d'un mois après ces événements, le général Oligui reste populaire auprès de la population gabonaise et de la classe politique, vus comme les "libérateurs" d'une dynastie Bongo qui avait dirigé le pays pendant plus de 55 ans. Ali Bongo Ondimba avait succédé à son père, Omar Bongo Ondimba, en 2009 à sa mort, et avait été réélu en 2016 dans un scrutin contesté.
baoltimesnews - Moise
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