Le lundi prochain, Donald Trump se présentera devant le tribunal de New York pour affronter un procès civil crucial pour son empire immobilier. Ce procès marque le début d'une série de confrontations judiciaires qui pourraient considérablement influencer son parcours vers un éventuel retour à la Maison Blanche, a -t-on appris sur France 24.
À 10 heures (15 heures GMT), le magnat âgé de 77 ans se retrouvera face au juge Arthur Engoron, qu'il a qualifié de "voyou", "dérangé" et "haineux" depuis l'ouverture du procès le 2 octobre. En retour, le magistrat de 74 ans, aux cheveux blancs légèrement ébouriffés, lui a infligé deux amendes de 5 000 et 10 000 dollars pour ses attaques contre la greffière.
Sous une fresque murale évoquant l'adoption d'une "Charte des libertés" en 1683, l'ancien président des États-Unis prêtera serment, tout comme ses deux enfants, Donald Jr et Eric, interrogé par un adjoint de la procureure générale de l'État de New York, Letitia James.
Après trois ans d'investigations, la démocrate a intenté une action en justice contre la direction de la Trump Organization, accusant Donald Trump et ses fils d'avoir surestimé massivement les actifs de l'entreprise, composée de multiples sociétés gérant des gratte-ciel, des hôtels, des résidences de luxe et des golfs mondialement, afin d'obtenir des prêts bancaires avantageux et des conditions d'assurance plus favorables.
L'accusation réclame une amende de 250 millions de dollars et des interdictions de gestion d'entreprises pour le milliardaire républicain et ses enfants.
Lors des deux auditions, Donald Trump avait dénoncé une "chasse aux sorcières" et avait gardé le silence. Lors de la deuxième audition en avril 2023, il avait nié toute fraude, arguant que les banques avaient en réalité réalisé des profits conséquents.
Ce procès n'est que l'une des nombreuses épreuves judiciaires auxquelles fait face Donald Trump, inculpé dans quatre autres affaires. Il devra notamment comparaître devant la justice fédérale à Washington à partir de mars 2024 pour des tentatives présumées illégales visant à influencer les résultats de l'élection de 2020.
Pour l'instant, ces inculpations n'ont pas entamé sa popularité parmi les électeurs républicains. Un sondage New York Times/Siena College a même prédit sa victoire dans cinq États-clés face à Joe Biden, un an jour pour jour avant la présidentielle.
Cependant, le procès actuel semble être en faveur de l'accusation. Le juge a estimé que le parquet de l'État de New York disposait de preuves concluantes démontrant une surévaluation massive des actifs de l'entreprise de Donald Trump entre 2014 et 2021. Cela pourrait entraîner la liquidation de certaines sociétés gérant des actifs majeurs, comme la Trump Tower ou le gratte-ciel du 40 Wall Street.
Pour l'instant, le milliardaire républicain ne risque pas la prison dans cette affaire civile. Sa présence assidue aux audiences a été l'occasion pour lui de se présenter comme une victime d'une conspiration judiciaire, narrative reprise par des médias conservateurs comme Fox News. Ses avocats continuent de nier toute fraude, argumentant que les évaluations immobilières sont sujettes à interprétation et que les banques prêteuses n'ont pas subi de pertes.
baoltimesnews - Moise
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