Une proposition de substitution des médicaments biologiques, tels que l'insuline et les vaccins, en pharmacie suscite actuellement des débats. Cette mesure, similaire au modèle des médicaments génériques, est avancée dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale 2024. L'objectif est de réduire les coûts, mais elle soulève des préoccupations parmi les associations de patients, relate Farnce 24.
Selon un amendement au projet de budget, les pharmaciens d'officine pourraient remplacer tous les biomédicaments par des biosimilaires deux ans après leur commercialisation, sauf en cas d'opposition de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Les biosimilaires, des copies de médicaments biologiques dont le brevet est tombé dans le domaine public, sont souvent considérés comme l'équivalent biologique des médicaments génériques, offrant un coût moindre par rapport au médicament de référence. Cependant, en raison de leur nature biologique, ils ne sont pas identiques à leur produit de référence, ce qui complique leur processus de production, indique le site.
Actuellement, pour être substituable, un biomédicament doit figurer sur une liste définie par arrêté après avis de l'ANSM. Cependant, le gouvernement souhaite élargir cette possibilité pour encourager l'utilisation des biosimilaires.
L'amendement, qui sera discuté cette semaine au Sénat, s'appuie sur l'avis d'avril 2023 de l'Agence européenne du médicament en faveur d'une interchangeabilité automatique dès l'obtention de l'autorisation de mise sur le marché d'un biosimilaire.
Bien que cette mesure puisse générer d'importantes économies pour l'assurance maladie, un collectif d'associations de patients utilisant des biosimilaires s'est déclaré "défavorable" à la substitution des biomédicaments en pharmacie pour les maladies chroniques. Ils demandent à être impliqués, ainsi que les sociétés savantes, dans les consultations préalables à toute décision de substitution.
L'ANSM devra se prononcer d'ici fin 2024 sur les modalités de substitution. Les industriels, représentés par l'organisation Gemme, soulignent le besoin de visibilité sur ces molécules substituables, dont les prix sont jusqu'à 40% moins chers que les médicaments de référence.
Cependant, des représentants de patients soulignent la complexité des dispositifs d'injection des biosimilaires, principalement destinés à des maladies chroniques. Ils mettent en avant la nécessité de considérer la relation complexe des patients avec ces médicaments, soulignant la possibilité de mésusage en raison de diversités dans les dispositifs d'administration. Malgré ces inquiétudes, Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo), assure que des ajustements seront faits en fonction des besoins individuels des patients.
baoltimesnews - Moise
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