Bousculé et globalement amorphe en première période, le Paris Saint-Germain s’est finalement réveillé au cours du second acte pour venir à bout (2-0) de la Real Sociedad à l’occasion du 8e de finale aller de la Ligue des Champions. S’il faudra désormais valider la qualification le 5 mars prochain à Anoeta, le club de la capitale peut d’ores et déjà remercier son trio d’attaque, décisif au retour des vestiaires.
Un PSG aux deux visages. Pour le 8e de finale aller de la Ligue des Champions, le Paris Saint-Germain a vécu deux périodes bien différentes face à la Real Sociedad, ce mercredi soir (2-0). Timide offensivement, friable défensivement et surtout pris par l’intensité des Basques au cours du premier acte, le club de la capitale est même passé tout proche de la punition. Heureusement pour les hommes de Luis Enrique - qui avait opté pour un 4-3-3 avec la surprise Lucas Beraldo dans le couloir gauche de la défense parisienne - Mikel Merino voyait sa frappe s’écraser sur la barre transversale de Gianluigi Donnarumma, battu (45e). Une grosse alerte qui allait finalement réveiller les Rouge et Bleu après la pause.
Un premier acte indigne
Bien aidés par la progressive baisse physique des joueurs de la Real Sociedad, les coéquipiers de Vitinha, élu homme du match par la rédaction FM, trouvaient alors la faille. D’abord par l’intermédiaire de Kylian Mbappé, opportuniste après un corner frappé par Ousmane Dembélé et dévié par Marquinhos (1-0, 58e). Puis grâce au phénomène Bradley Barcola, auteur d’un superbe rush solitaire sur son couloir droit (2-0, 70e). Deux éclairs permettant aux Parisiens de prendre une très belle option avant le 8e de finale retour, prévu le 5 mars prochain à Anoeta. Si cette soirée restera comme une très belle opération réalisée par les Parisiens, tout n’a pourtant pas été parfait. Sans véritablement briller, le PSG a ainsi souvent affiché ses limites, à l’instar de ses latéraux (Beraldo, Hakimi) et d’un déchet technique encore problématique.
Oui mais voilà, malgré ce manque de contrôle sur le cours des événements, les champions de France en titre ont, une fois de plus, pu compter sur un trio offensif décisif plus que brillant. Aligné aux côtés de Mbappé et Barcola, Dembélé a ainsi régulièrement pesé dans ce choc européen. En première période, il a d’ailleurs été l’un des rares éléments franciliens à apporter cette folie. Juste techniquement, toujours aussi tranchant dans ses premiers pas, l’ancienne star du FC Barcelone (11 duels remportés sur 13 disputés, 100% de dribbles réussis) a bien tenté de réveiller les siens, en souffrance face au pressing initié par la formation basque. Peu en réussite aux abords de la surface adverse, il était finalement récompensé quelques instants avant l’heure de jeu en délivrant ce corner dévié par Marquinhos et repris par Mbappé au second poteau.
Le trio offensif en facteur X !
Sur sa lancée, le natif de Vernon brillait encore au moment de jeu de relancer ses partenaires sur l’action menant au deuxième but du PSG. Déroutant dans ses changements de direction, il aura notamment fait passer une sale soirée à Javi Galan, souvent dépassé par la fougue du numéro 10 parisien. Dans son sillage et après une grosse occasion au cours du premier acte - le portier de la Real repoussait sa frappe croisée (6e) - Kylian Mbappé s’est lui aussi réveillé (4 tirs cadrés sur 7 tentatives, 5 duels remportés sur 11 disputés, 4 ballons récupérés et 10 perdus). Beaucoup plus en vue après la pause, l’ancienne pépite de l’AS Monaco a (enfin) pris le jeu à son compte. Pas toujours précis face au but (50e, 69e), il aura malgré tout eu le mérite de délivrer les siens, inscrivant ainsi sa 44e réalisation en 68 matches de Ligue des Champions et dépassant un certain Raul (43) parmi les joueurs ayant marqué le plus de buts dans cette compétition à 25 ans ou moins.
Impliqué et très certainement piqué par le discours agacé de Luis Enrique à la pause, le Bondynois n’hésitait d’ailleurs pas à demander l’aide du public pour se sortir du piège tendu par les Txuri-urdinak. Sur sa lancée, le numéro 7 parisien était même tout proche du doublé mais sa tentative était déviée par le portier basque sur la barre transversale (64e). Un échec qui ne changeait guère le dénouement final de cette rencontre. Interrogé au micro de Canal + au coup de sifflet final, l’atout numéro 1 du PSG avouait, malgré tout, une soirée poussive. «En première période, on avait des difficultés à sortir du pressing. On aurait pu mettre plus de personnalité. Ça fait partie de l’apprentissage de cette équipe. On ne l’a pas payé cher. En deuxième, on revient avec plus de conviction. On a réussi à marquer à des moments clés. Le clean sheet est important. On est à la recherche de ce genre de performance en Ligue des Champions».
Mbappé et Barcola buteurs, Dembélé décisif !
Relancé sur la suite des événements, Mbappé confiait également s’attendre à une nouvelle opposition de taille à Saint-Sébastien. «On savait qu’ils venaient avec beaucoup d’envie. On a réussi à marquer à des moments qui font mal. Ça va être un match similaire, ils vont vouloir marquer des buts. Si on a des espaces, on va aller là-bas et on va marquer. (…) Ils vont vouloir jouer, ils sont en retard. Pour nous, le plus important ce sera de mettre de la qualité dans nos sorties de balle. On va faire ce qu’il faut au match retour». Que dire enfin de Bradley Barcola. Nouveau phénomène des Rouge et Bleu et de plus en plus impactant ces dernières semaines, l’ancien ailier de l’OL a pourtant, lui aussi, connu une soirée irrégulière.
Très discret lors des 60 premières minutes de ce choc et peu aidé par Lucas Beraldo, en difficulté face à la pression des Espagnols, le numéro 29 du PSG, sevré de ballons, n’existait pas vraiment dans cette affiche (20 ballons perdus au total). Une frustration que le joyau de 21 ans allait finalement chasser dans le dernier tiers de ce match. Profitant d’un collectif francilien retrouvé couplé à la perte d’élan des Basques, semblant tirer la langue après l’heure de jeu, le droitier d’1m82 rappelait au monde entier ses qualités hors normes. Décalé par Fabian Ruiz, il mystifiait Hamari Traoré avant de conclure d’un pointu passant sous le ventre de Remiro (70e). De quoi donner de l’air aux Parisiens avant le match retour et d’afficher son bonheur à l’heure d’analyser ce choc au micro de RMC Sport.
«On a plutôt mal commencé, on s’est fait beaucoup bouger. Mentalement, on ne s’attendait pas à ça et le coach nous l’a fait remarquer à la mi-temps en nous donnant plus de consignes. C’est un ouf de soulagement car on sait que l’on part avec un avantage pour le match retour. On est très content parce qu’on avait besoin de cette victoire. Avoir la confiance du coach, c’est progresser et j’ai de la chance de l’avoir ainsi que celle de mes partenaires. Je sais que ça m’aide beaucoup et je ne peux que bien jouer. J’espère que ça va continuer comme ça. Le chouchou du Parc ? Non, c’est Warren (rires)», concluait, tout sourire, l’ancien Lyonnais, une nouvelle fois précieux dans son implication défensive. Une chose est sûre, si le PSG a souffert et qu’un visage plus régulier est d’ores et déjà attendu le 5 mars prochain pour la manche retour face à la Sociedad, le club parisien peut toujours compter sur un trio offensif spécial, capable de changer une rencontre, pourtant mal embarquée, en l’espace de quelques secondes. Ce mercredi soir, la Real Sociedad peut aisément en témoigner.
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