Sénégal : Ousmane Sonko est-il vraiment rayé des listes électorales ?

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Controverse autour de l’éligibilité de l’opposant Ousmane Sonko à la prochaine présidentielle sénégalaise alors que des responsables du régime en place indiquent que le maire de Ziguinchor (sud) est rayé des listes électorales après sa condamnation par contumace.

Sud Quotidien disserte sur la « contumace et l’éligibilité d’Ousmane Sonko » à l’élection présidentielle de février 2024 eu égard à ses démêlés avec la justice sénégalaise. En effet, le farouche opposant de Macky Sall est aujourd’hui en prison pour sa condamnation à deux ans ferme dans le dossier contre la masseuse Adji Sarr et pour son inculpation à des faits qualifiés de criminels et liés aux violentes manifestations politiques de mars 2021 jusqu’à juin 2023.

Sous le titre « la purge de la controverse », le journal note que le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, est « seul contre tous » vu qu’il « continue de soutenir que Sonko est déchu de ses droits civils et politiques du fait de sa contumace qui est toujours d’actualité ». Cependant, « ses pairs de la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar rament à contrecourant à propos de la purge de cette même contumace ».

En revanche, Le Quotidien indique que le maire de Ziguinchor (sud) est « rayé des listes électorales » après sa condamnation dans l’affaire qui l’a opposé à Adji Sarr. Le journal souligne que « la notification a été déposée le 20 septembre à la mairie du Plateau », non loin de l’hôpital Principal de Dakar où l’opposant classé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages est hospitalisé depuis sa grève de la faim de plus d’un mois.

Le président du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) « ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2024. Son retrait des listes électorales lui a été notifié depuis le 20 septembre. C’est la conséquence de sa condamnation par contumace à 2 ans de prison dans l’affaire Adji Sarr. Ce qui le déchoit de ses droits civiques et politiques. N’étant plus électeur, (Ousmane) Sonko est ainsi écarté de la Présidentielle par l’article L.57 du Code électoral », explique le journal dont le propriétaire, Madiambal Diagne, est proche du régime de Macky Sall.

L’Observateur, le quotidien du Groupe futurs médias (GFM) du célèbre chanteur Youssou Ndour, également ministre-conseiller de Macky Sall qui a récemment quitté la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), abonde dans le même sens en notant que Ousmane Sonko est « dans l’urgence » après la « notification de (son) retrait des listes électorales ».

Le président de Pastef, « condamné par contumace dans l’affaire qui l’a opposé à l’ex-masseuse Adji Raby Sarr, a perdu ses droits. L’autorité administrative qui mène depuis lors des tractations pour lui notifier son retrait sur les listes électorales continue toujours de le poursuivre pour lui indiquer que cette signification lui est faite pour entraîner toutes les conséquences de droit », note le journal qui évoque aussi « les manœuvres souterraines » de l’Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, pour former une « unité autour du candidat » Amadou Ba, le Premier ministre désigné par Macky Sall pour représenter la coalition au pouvoir au scrutin présidentiel de 2024.

« Une nouvelle initiative pour faire revenir tous les dissidents de la majorité présidentielle autour du candidat Amadou Ba est lancée depuis jeudi. Les premières démarches du groupe de cinq responsables ont été effectuées samedi » dernier, souligne L’Observateur auquel une source confie qu’« il y aura de grands retournements de situation ».

Concernant les « candidatures multiples dans l’opposition », Walf Quotidien met le curseur sur « ces pièges à éviter » par les adversaires du régime de Macky Sall s’ils veulent arriver au pouvoir l’année prochaine. En effet, souligne le journal, « l’opposition d’après des observateurs, gagnerait à prendre part à ce rendez-vous électoral en trois voire quatre blocs » au lieu du « foisonnement » de déclarations de candidatures à la présidentielle de 2024 constatés en ce moment.

A propos de la campagne de vaccination du cheptel, lancée samedi à Matam, au nord du Sénégal, par le Premier ministre Amadou Ba, également ministre de l’Elevage et des Productions animalières, Le Soleil indique qu’un budget « d’un milliard de francs CFA a été dégagé » par le gouvernement. L’objectif est de « vacciner plus de dix millions de bêtes », précise Walf Quotidien qui s’inquiète par ailleurs de la « baisse de forme » d’Edouard Mendy, le gardien titulaire de l’équipe nationale de football du Sénégal, à quatre mois du début de la Coupe d’Afrique des nations (Can) en Côte d’Ivoire où les Lions remettront en jeu leur titre de champion conquis au Cameroun lors de la précédente édition.

Évoluant désormais dans le championnat saoudien, l’ancien portier de Chelsea, en Premier League anglaise, a encaissé treize buts en sept matchs avec Al-Ahly. « Je dois encore travailler plus dur », a reconnu le gardien de but dans le journal sans réussir à lever les doutes de Stades.

« Faut-il s’inquiéter de Edouard Mendy », s’est interrogé le quotidien sportif, affirmant que le gardien sénégalais d’Al-Ahly est « loin d’être rassurant » alors que ses deux remplaçants en équipe nationale, Mory Diaw et Sény Dieng, sont « également dans le dur ». C’est donc une « alerte rouge à quatre mois de la Can » pour le sélectionneur Aliou Cissé, indique le journal.

APA

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