Réseaux sociaux : une "majorité numérique" fixée à 15 ans, pourquoi et comment ?

Create: sam 04/03/2023 - 11:16
Author: admin
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En France, l'Assemblée nationale a voté, jeudi, l'obligation pour les réseaux sociaux de vérifier l'accord des parents pour l'inscription des jeunes de moins de 15 ans. Adoptée à la quasi-unanimité, cette proposition de loi est l'un des maillons d'une série d'initiatives visant à encadrer les usages numériques des enfants. Mais dans quel objectif et, surtout, cela peut-il vraiment être appliqué ?

Éloigner les plus jeunes des réseaux sociaux en responsabilisant davantage leurs parents. C'est ce que souhaite l'Assemblée nationale française qui a voté, jeudi 2 mars, l'obligation pour les plateformes sociales comme TikTok ou Snapchat de vérifier systématiquement l'accord des parents pour l'inscription des moins de 15 ans.

Le texte, adopté à la quasi-unanimité des députés (82 voix contre 2) en première lecture, doit encore être examiné au Sénat. Il affiche une réelle ambition et compte parmi les premiers maillons d'une série d'initiatives visant à encadrer les usages numériques des enfants et adolescents.

Un amendement a notamment ajouté une contrainte en prévoyant que les parents ne pourraient pas donner leur accord pour les moins de 13 ans, sauf pour des "plateformes labellisées" par l'État. Ce qui signifie que les enfants en dessous de cet âge n'auraient tout bonnement pas accès aux réseaux sociaux.

Rejetant tout "discours moralisateur", le rapporteur de la proposition de loi, Laurent Marcangeli (député Horizons de Corse du Sud), a défendu des "garde-fous indispensables" à poser face à "la précocité croissante de la puberté numérique et de la puissance des outils mis à disposition de nos jeunes".

En effet, selon les données de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), la première inscription sur les réseaux sociaux intervient "en moyenne vers huit ans et demi, et plus de la moitié des 10-14 ans y sont présents".

"On ne laisserait jamais un enfant de huit ans en plein Paris, la nuit. Jamais un parent ne ferait ça", assure à France 24 Caroline Rouen-Mallet, maîtresse de conférences en marketing social à l’université de Rouen Normandie. "Pourtant, on leur laisse le téléphone dans la chambre la nuit. Or, avoir cet accès au téléphone, c'est comme Paris la nuit : on peut faire de mauvaises rencontres, voir des images ultra choquantes, être agressé verbalement...", énumère-t-elle, insistant sur la nécessité d’attirer l’attention des parents sur l'importance de protéger leurs enfants sur le terrain numérique.

La proposition de loi portée par le député corse est donc, ainsi qu'il l'explique dans une tribune publiée par le JDD fin février, "l’occasion de réaffirmer un principe simple : les règles du monde réel ont vocation à s’appliquer dans le monde numérique, qui ne saurait être une zone de non-droit".
france24

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