Au lendemain du coup d'État au Burkina Faso, la communauté hausse le ton contre les militaires, à commencer par le président français, Emmanuel Macron qui a condamné le putsch mardi, tandis que l'ONU demande la "libération immédiate" du président déchu Roch Marc Christian Kaboré.
Le président français, Emmanuel Macron, a condamné mardi 25 janvier le coup d'État au Burkina Faso, où des militaires ont annoncé avoir chassé du pouvoir le président Roch Marc Christian Kaboré, dont l'ONU demande "la libération immédiate".
"J'ai eu de premiers échanges avec les dirigeants de la région, j'en aurai dans les prochains jours", a déclaré le président français en marge d'un déplacement dans le Limousin. "Très clairement, comme toujours, nous sommes aux côtés de l'organisation régionale qu'est la Cédéao [Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest] pour condamner ce coup d'État militaire".
Des militaires en uniforme ont annoncé lundi à la télévision publique burkinabè avoir pris le pouvoir dans le pays et chassé le président Kaboré, plongeant dans une nouvelle crise ce pays sahélien, miné par d'incessantes attaques jihadistes.
Emmanuel Macron, répondant aux journalistes dans la petite ville de Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne), a souligné que le président Kaboré "avait été élu démocratiquement par son peuple à deux reprises".
Une manifestation prévue en soutien au putschistes
Une manifestation de soutien aux putschistes était déjà prévue mardi à Ouagadougou, où le calme est revenu après des jours de tension. Plusieurs dizaines de personnes convergeaient tôt vers la place de la Nation dans le centre de la capitale, où une manifestation de soutien aux militaires est prévue dans la matinée, selon un journaliste de l'AFP.
La vie semblait avoir repris son cours normal à Ouagadougou : le grand marché, les commerces ou les stations-services étaient ouverts, sans présence militaire particulière au centre-ville.
La télévision publique RTB a publié une lettre manuscrite signée de sa main dans laquelle il indique "déposer sa démission", "dans l'intérêt supérieur de la nation, suite aux événements qui s'y déroulent [depuis dimanche 23 janvier]".
Le président déchu a toutefois tweeté lundi "invitant ceux qui ont pris les armes à les déposer dans l'intérêt Supérieur de la Nation" pour "régler nos contradictions" et " sauvegarder nos acquis démocratiques".
Notre Nation vit des moments difficiles.
Nous devons en ce moment précis sauvegarder nos acquis démocratiques.
J'invite ceux qui ont pris les armes à les déposer dans l'intérêt Supérieur de la Nation.
C'est par le dialogue et l'écoute que nous devons régler nos contradictions.RK
— Roch KABORE (@rochkaborepf) January 24, 2022
"On m'a dit qu'il n'était pas menacé dans son intégrité physique", a indiqué Emmanuel Macron, précisant un peu plus tard : "Il m'a été confirmé hier soir qu'il était en bonne santé et qu'il n'était pas menacé". Le chef de l'État français a ensuite demandé à ce que cette information lui soit "confirmée officiellement dans les prochaines heures".
Le Haut-commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a également réagi mardi, réclamant la "libération immédiate" du président burkinabè "ainsi que d'autres hauts responsables qui ont été arrêtés".
Le président français a déploré un putsch qui "s'inscrit dans une succession de plusieurs coups d'État militaires qui sont extrêmement préoccupants, dans un moment où la région [sahélienne] doit avoir une priorité qui est la lutte contre le terrorisme islamiste".
"Il n'y a rien qui conduit aujourd'hui à penser […] qu'il y ait aujourd'hui des troubles supplémentaires ni des menaces pour nos ressortissants", a par ailleurs estimé le président français, ajoutant que si la situation devait évoluer, la France prendrait "toutes les mesures nécessaires".
france24
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