Cette tempête géomagnétique de niveau 5, le plus élevé, est la plus importante à toucher la Terre depuis vingt ans. Le phénomène comporte un risque de perturbations des réseaux électriques et de communication.
Du jamais-vu pour beaucoup. D’impressionnantes aurores boréales ont pu être admirées, dans la nuit du vendredi 10 mai au samedi 11 mai, bien plus au sud que dans les régions où elles sont habituellement observables. Et l’Europe, y compris la France, était concernée.
Le phénomène, largement relayé sur les réseaux sociaux, est lié à une tempête solaire « extrême », un événement qui n’avait pas eu lieu depuis plus de vingt ans. Cette tempête géomagnétique de niveau 5 − soit la graduation maximale − relevée vendredi par l’Agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA) américaine est provoquée par l’arrivée sur Terre d’une série d’éjections de masse coronale. Ces dernières sont « des explosions de particules énergétiques et de champs magnétiques partant du Soleil », a expliqué Shawn Dahl, du Centre de prévision de la météo spatiale (SWPC) américain, rattaché à la NOAA.
Le Soleil est actuellement proche de son pic d’activité, selon un cycle qui revient tous les onze ans. Ces éjections de masse coronale − dont au moins sept dirigées vers la Terre ont été observées − proviennent d’une tache solaire faisant environ seize fois le diamètre de la Terre. Elles se déplacent à plusieurs centaines de kilomètres par seconde. La première d’entre elles a atteint la Terre vendredi vers 18 h 30 (heure de Paris), a précisé le SWPC.
« Le cadeau de la météo spatiale »
Des aurores boréales étaient visibles sur une large partie de l’Europe en début de nuit. Aux Etats-Unis, elles devraient pouvoir être vues sur la plupart de la moitié nord du pays, et peut-être aussi bas qu’en Alabama ou dans le nord de la Californie, selon la NOAA. « Si vous êtes à un endroit où il fait noir, sans nuage et avec peu de pollution lumineuse, vous pourriez voir des aurores boréales assez impressionnantes, a dit Rob Steenburgh, scientifique au SWPC. Et c’est vraiment le cadeau de la météo spatiale.
Ce type de tempête affecte notamment les latitudes nord et sud, autour des pôles, a expliqué à l’Agence France-Presse Mathew Owens, professeur de physique spatiale à l’université de Reading. Et « plus la tempête est forte, plus cela va bas en ce qui concerne la latitude », a-t-il ajouté.
La tempête devrait se poursuivre durant le week-end, avec l’arrivée d’éjections de masse coronale supplémentaires, a dit la NOAA, mais elle ne s’accompagne pas seulement de spectaculaires aurores boréales. « Les GPS, réseaux électriques, vaisseaux spatiaux, la navigation des satellites et d’autres technologies peuvent être affectés », a-t-elle précisé.
En octobre 2003, durant les « tempêtes d’Halloween », des coupures de courant avaient eu lieu en Suède et des transformateurs avaient été endommagés en Afrique du Sud. Aucune autre tempête solaire extrême n’a été relevée depuis sur Terre.
Le Monde fr
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