Dans une décision historique, le Parlement allemand a approuvé ce vendredi 23 février la légalisation du cannabis récréatif, marquant ainsi un tournant majeur dans la politique nationale. Cette loi emblématique, portée par le gouvernement du chancelier Olaf Scholz, a finalement obtenu le feu vert définitif malgré des controverses persistantes et des interrogations quant à sa mise en œuvre, a -t-on lu rfi.
Le Bundestag a tranché après de longs débats : à compter du 1er avril 2024, la consommation de cannabis à des fins récréatives sera autorisée en Allemagne. Cette réforme sociétale, une priorité pour le gouvernement, a rencontré plusieurs obstacles juridiques et des désaccords internes au sein de la coalition au pouvoir, retardant ainsi sa concrétisation.
Le ministre de la Santé a vigoureusement défendu cette initiative face aux critiques, argumentant que la légalisation réduirait le marché noir et la criminalité, tout en adressant les préoccupations croissantes liées à la consommation de cannabis chez les jeunes. Karl Lauterbach, en charge du dossier, a souligné l'urgence d'agir, qualifiant la situation actuelle d'inacceptable.
La nouvelle législation autorisera chaque individu à posséder jusqu'à trois plants de cannabis pour un usage personnel, avec une limite de 50 grammes par mois. Alternativement, les citoyens pourront rejoindre des "clubs de cannabis" en s'identifiant, leur permettant d'accéder à une production plus importante destinée à un usage non commercial. Les membres de ces clubs seront les seuls autorisés à consommer les produits distribués, tandis que des campagnes de sensibilisation seront déployées pour informer sur les risques liés à la consommation de cannabis, en particulier chez les adolescents.
L'Allemagne devient ainsi le troisième pays européen à légaliser le cannabis récréatif, rejoignant Malte et le Luxembourg dans cette démarche. À l'échelle mondiale, elle rejoint neuf autres pays ayant dépénalisé l'usage récréatif de cette substance. Cette décision, bien que saluée par certains, suscite néanmoins des critiques, notamment de la part des associations médicales et du pouvoir judiciaire, qui soulèvent des inquiétudes quant à la dépendance et à la régulation de sa distribution.
Alors que cette mesure répond à une promesse phare du gouvernement, elle divise l'opinion publique. Un sondage récent a révélé une division quasi-équitable, avec 47% des personnes favorables à la légalisation et 42% opposées à cette mesure.
baoltimesnews : Moise Fall
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