Le gouvernement sénégalais est en train de réaliser sept bassins de rétention pour réduire les quantités d’eau de ruissellement qui finissent par se déverser dans le lac Rose, a annoncé le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam.
« Au total, sept bassins [seront réalisés pour] permettre de diminuer la quantité d’eau qui va aller vers le lac Rose », a-t-il dit, mardi, lors d’une rencontre avec des journalistes sur la situation de cette lagune côtière fermée, située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Dakar.
Situé à 35 KM, de Dakar, le lac Retba communément appelé lac Rose est devenu célèbre dans le monde en raison de sa coloration, une teinte rosée qu’il doit à une micro-algue se développant dans les eaux très salées.
Le lac constitue une attraction pour les touristes. Plusieurs activités économiques ont fini par se développer autour du site, ce qui en fait le poumon économique des villages environnants.
Mais depuis l’été 2022, le déversement des eaux de pluie a fait perdre au lac Rose sa couleur, ce qui constitue un coup dur pour les professionnels du tourisme, car ce site compte parmi les plus visités du Sénégal.
« L’année dernière, on a eu une grande quantité d’eau qui est allée vers le lac Rose. Il faut dire que quand on parle de lac, il y a un écoulement naturel sur la base de bassin versant qui va vers ce lac, c’est pour cela que le lac est alimenté », a expliqué M. Thiam, répondant à une interpellation d’un journaliste.
Il a fait observer que le lac Rose recueille les eaux des bassins versants de Kounoune et Diass, qui passent par Bambilor, Sangalkam et la cité Tawfekh, ce qui a eu selon lui un fort impact sur cette lagune.
Serigne Mbaye Thiam a signalé que « le lac Rose à l’origine avait une superficie de 15 kilomètres carrés, et ces dernières années, il a une superficie de quatre kilomètres carrés ».
Les importantes quantités d’eau déversées ont changé la couleur du lac, ce qui s’est traduit par un ralentissement des activités économiques autour de ce site.
Pour faire face à cette situation, le président de la République a demandé aux ministres en charge de cette question de tenir des concertations sur cette question.
« Les mesures qui ont été arrêtées sont en train d’être mises en œuvre. Nous avons un titre foncier d’un privé qui fait 43 hectares et il a accepté de donner au gouvernement deux hectares à l’État », a-t-il expliqué.
Sur ce site, deux bassins de rétention d’un hectare sont en train d’être construits pour éviter que les eaux se déversent dans le lac.
Un accord a été trouvé avec la marine française, qui dispose là-bas d’un terrain, pour permettre la réalisation de trois bassins par le génie militaire sénégalais.
Un des bassins prévus a été déjà réalisé, selon le ministre de l’Eau et de l’Assainissement. « Ces trois bassins permettront de capter cette eau qui allait vers le lac rose », a indiqué Serigne Mbaye Thiam, selon qui les autorités administratives et les services concernés sont également allés identifier deux sites pour des bassins.
À cela s’ajoutent d’autres mesures de pompage pour déverser les eux de ruissellement en mer. Mais sur la situation du lac Rose, qui est coupé de la mer.
Le ministre Issakha Diop, en charge de la Prévention et de la Gestion des inondations, a souligné que l’épicentre des inondations s’est déplacé de Keur Massar vers Kounoune, avant de donner des assurances selon lesquelles l’État est en train de prendre en charge cette question.
« Sur les sept bassins indiqués par le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, les cinq vont concerner Kounoune. Au total, on aura cinq bassins qui vont nous permettre de recueillir les eaux qui causaient beaucoup de dégâts dans la zone de Kounoune », a-t-il dit.
D’après Issakha Diop, la réalisation de ces bassins aura un impact positif sur les inondations tout en contribuant à atténuer les problèmes au niveau du grand bassin versant du lac Rose.
APS
- Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire