Le camp Soundiata-Keïta et ses secrets sont bien gardés. Samedi 29 mai, dans la ville de garnison de Kati, à 15 km de Bamako, la capitale malienne, les regards sont méfiants. « Que faites-vous ici ? », gronde une dame suspicieuse, bientôt rejointe par un militaire.
Dans ces collines, point de départ de tous les coups d’Etat au Mali, la crispation demeure depuis le dernier en date, le 24 mai. Comme il y a neuf mois, il a été perpétré par le colonel Assimi Goïta. Le mystérieux commandant des forces spéciales était entre-temps devenu vice-président. Cette fois, il n’a fallu que l’annonce d’un nouveau gouvernement, dont étaient exclus deux de ses proches, pour que soient arrêtés le président de transition Bah N’Daw et son premier ministre Moctar Ouane. Ils ont été libérés depuis avec plusieurs de leurs collaborateurs, mais aussi poussés à la démission. Assimi Goïta, lui, a été proclamé chef de l’Etat le 28 mai.
« Il ne faut pas venir pour dévoiler les secrets de nos militaires », avertit le cerbère avant de s’éloigner. Construit pour protéger Koulouba, le palais présidentiel, des invasions ennemies, le camp militaire est devenu sa première menace. « Plus qu’ailleurs, les familles de Kati voient leurs fils se faire tuer au combat. Quand les hommes politiques dérapent, les militaires montent à Koulouba », déduit un colonel.
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