La facture d'électricité pèse de plus en plus lourd dans les foyers. Les consommateurs sont unanimes à se plaindre de la montée des coûts. Alors que le directeur de la Senelec, Papa Mademba Biteye, avait avancé la hausse des températures depuis octobre comme explication, entraînant une augmentation de la demande en électricité, il semble exister une autre cause sous-jacente, a -t-on appris de seneweb
En 2023, l'État du Sénégal s'était engagé à réduire les subventions à l'électricité, dans le cadre d'une révision budgétaire, limitant ainsi les subventions dans le secteur de l'énergie à 2,7 % du Produit intérieur brut (PIB), soit un montant de 258,1 milliards FCFA.
Cela a conduit à la fixation de nouveaux tarifs en janvier par la Commission de régulation du secteur de l'énergie (CRSE). Pour les clients de la deuxième tranche, dont la consommation se situe entre 150 et 250 kWh, une augmentation de 16,42 % a été appliquée, soit 18,97 % par kWh. Les clients de la troisième tranche, consommant plus de 250 kWh et jusqu'à 700 kWh, ont subi une augmentation de 19,45 % par kWh.
Enfin, une augmentation de 16,91 %, soit 14,31 FCFA, a été imposée aux clients domestiques de moyenne puissance consommant entre 700 et 1000 kWh par mois. Les clients de la première tranche, dont la consommation n'excède pas 150 kWh par mois, ne sont pas touchés par cette hausse tarifaire.
Cependant, l'Association des consommateurs (ASCOSEN) souligne que dès que les consommateurs dépassent la première tranche qualifiée de "sociale", ils sont confrontés à des augmentations considérables. La première tranche, taxes communales incluses, coûte environ 93,44 FCFA, tandis que la troisième tranche représente le double de ce montant.
Pour répondre à cette situation, Momar Ndao préconise une révision du système de tarification. Il propose d'augmenter les seuils de consommation, passant la première tranche de 150 kWh à 300 kWh et la deuxième tranche de 250 kWh à 500 kWh, pour permettre à un plus grand nombre de Sénégalais d'accéder à un minimum de confort, compte tenu de l'évolution des équipements.
Il est important de noter que malgré la réduction des subventions, la Senelec a enregistré un bénéfice de 40 milliards de FCFA, bien que le secrétaire général de la Senelec, Papa Toby Gaye, appelle à relativiser ce chiffre. Selon lui, cet argent servira à financer l'accès à l'électricité dans les régions rurales, où 60 % de la population n'a pas accès à l'électricité.
Concernant la révision tarifaire, il rappelle que cela ne relève pas de la compétence de la Senelec, mais qu'une réunion avec la CRSE pourrait être envisagée dans un proche avenir pour discuter des conditions permettant de réviser les tarifs. En attendant, la Senelec encourage ses clients à utiliser l'électricité de manière plus économe et à économiser l'énergie.
baoltimesnews - Aicha Diop
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