Le ministre de l’Économie, Abdourahamane Sarr, a récemment fait une révélation choc lors d'une conférence de presse tenue à Dakar. Selon ses déclarations, la dette publique et le déficit budgétaire du Sénégal auraient été largement sous-estimés et mal communiqués aux citoyens et aux partenaires internationaux sous l'administration précédente, couvrant la période 2019-2023. Cette affirmation, si elle se vérifie, marque un tournant significatif dans la gestion des finances publiques du pays et pourrait entraîner de graves conséquences judiciaires.
Un écart majeur dans les chiffres annoncés
Selon M. Sarr, le déficit budgétaire, annoncé à 5,5 % du Produit Intérieur Brut (PIB), serait en réalité de 10,4 %. Quant à la dette publique, officiellement annoncée à une moyenne de 65,9 % du PIB durant cette période, elle atteindrait en fait 76,3 %. Ces écarts, bien plus importants que ceux présentés par les autorités sortantes, soulèvent de sérieuses questions sur la transparence et la gestion des finances publiques.
"Les autorités sortantes ont non seulement menti au pays, mais aussi à nos partenaires internationaux en falsifiant les chiffres pour projeter une image économique plus favorable que la réalité", a ajouté le Premier ministre, appuyant ainsi les déclarations du ministre de l’Économie.
Des dépenses anticipées pour 2024 consommées en 2023
Un autre point préoccupant soulevé par Abdourahamane Sarr concerne un montant de 605 milliards de francs CFA, initialement prévu pour l’année 2024, mais qui aurait été dépensé en 2023. Cette gestion hasardeuse des ressources financières pose de sérieuses interrogations sur la viabilité des prévisions budgétaires pour l’année à venir.
Les anciens ministres des Finances dans le viseur
Les anciens ministres des Finances, Amadou Ba et Moustapha Ba, sont directement pointés du doigt pour leur implication dans cette situation. Le ministre de la Justice, dans une déclaration séparée, a annoncé que des poursuites pénales seraient envisagées contre les responsables de cette manipulation des chiffres. "Il y aura des enquêtes, et des sanctions pourraient être prises à l’encontre de ceux qui ont été impliqués dans cette falsification", a-t-il précisé.
Quelles conséquences pour le Sénégal ?
Ces révélations risquent de ternir davantage l'image du Sénégal sur la scène internationale, notamment auprès des institutions financières telles que le FMI et la Banque mondiale, qui basent leurs décisions sur la stabilité économique et la crédibilité des gouvernements. Les partenaires du pays, dupés par des données inexactes, pourraient revoir leurs relations financières avec le Sénégal, rendant les futures négociations plus compliquées.
La crise de confiance qui pourrait naître de ces nouvelles informations intervient à un moment crucial pour l’économie sénégalaise, déjà confrontée à des défis tels que la gestion de la dette, le financement des infrastructures et la lutte contre l'inflation.
La suite des événements
Le pays attend désormais avec impatience les conclusions des enquêtes annoncées et l'issue des éventuelles poursuites pénales. La révélation de ces écarts met également la pression sur le gouvernement actuel pour rétablir la transparence dans la gestion des finances publiques et restaurer la confiance des Sénégalais et des partenaires économiques internationaux.
Le voile est levé sur un pan sombre des finances publiques du Sénégal, et la question de la responsabilité des anciens dirigeants est plus que jamais au cœur des débats.
baoltimesnews: Aicha Diop
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