llen Weisselberg, le directeur financier de la 'Trump Organization', risque potentiellement jusqu'à 15 ans de prison du fait d'accusations de fraude fiscale.
S'il n'est pas encore visé directement par la procédure, l'entreprise du 45e président des États-Unis l'est au premier chef. La "Trump Organization", l'entreprise de l'ex-président américain, et son directeur financier Allen Weisselberg, ont plaidé ce jeudi non coupables de multiples accusations de fraude fiscale. Un coup dur pour les affaires de l'ex-président républicain qui qualifie tout le dossier de "chasse aux sorcières".
Inculpé la veille par un grand jury, Allen Weisselberg, 73 ans, fidèle parmi les fidèles de l'ancien président Donald Trump, est arrivé menotté au tribunal, vers 14h15 (heure locale), les mains derrière le dos. Après avoir plaidé non coupable et remis son passeport, le directeur financier a été remis en liberté en attendant une nouvelle audience, le 20 septembre, pour préparer son procès.
Un "système de paiements illégaux" ?
À l'audience, selon l'un des procureurs, l'entreprise de Donald Trump et cet homme très discret avaient ensemble, depuis 2005, mis en place un "vaste et audacieux système de paiements illégaux". D'après l'acte d'accusation, Allen Weisselberg et cette entreprise se sont "conduits systématiquement" de façon à sous-évaluer la rémunération de ce dernier et d'autres employés non mentionnés, afin de payer des impôts "substantiellement inférieurs" aux sommes réellement dues.
M. Weisselberg - qui travaille pour les Trump depuis 1973 - est notamment accusé, entre 2005 et 2021, d'avoir délibérément dissimulé au fisc quelque 1,7 million de dollars d'avantages en nature. Celui-ci était officiellement rémunéré quelque 940.000 dollars par an entre 2011 et 2018. Il est aussi accusé d'avoir menti en affirmant ne pas être résident de la ville de New York, pour réduire ses impôts. La plus grave des accusations pourrait valoir au directeur financier jusqu'à quinze ans de prison, selon des experts judiciaires.
Donald Trump dénonce une "chasse aux sorcières"
Après l'audience, un des avocats de la "Trump Organization" a dénoncé une affaire selon lui "politiquement motivée". Donald Trump a lui-même accusé les deux procureurs qui chapeautent le dossier, deux démocrates, les procureurs sont élus par les citoyens aux États-Unis, de "continuer leur chasse aux sorcières", une expression qu'il a utilisée durant tout son mandat envers ses détracteurs.
"Cela divise notre pays comme jamais auparavant", a dénoncé l'ex-président républicain, qui maintient l’ambiguïté sur une éventuelle nouvelle candidature à la présidentielle en 2024. Ses affirmations ont été réfutées par le procureur : "Contrairement à ce qu'affirme l'entreprise [Trump Organization], il ne s'agit pas de pratiques standard dans le monde des affaires [...]. Elles ont été orchestrées par des cadres au plus haut niveau de l'entreprise, qui en profitaient financièrement en obtenant des augmentations secrètes."
L'ex-président n'a pas été mis en cause à ce stade, ni aucun membre de sa famille. Mais "l'enquête va continuer, et nous suivrons les faits où qu'ils nous mènent", a averti Letitia James, la procureure de l'État de New York, après l'audience. Les détracteurs de Donald Trump ne cachent pas leur espoir de le voir personnellement mis en cause, comme son ex-avocat personnel Michael Cohen, condamné à trois ans de prison en 2018. "La cible de cette enquête n'est pas Allen Weisselberg [...] c'est Trump lui-même", a-t-il affirmé jeudi sur CNN.
LCI
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