Paris a discrètement lancé des discussions avec les militaires au pouvoir à Niamey sur les modalités du « retrait de certains éléments », après avoir d’abord refusé d’obtempérer aux injonctions de la junte. Quelque 1 500 soldats seraient toujours déployés dans le pays.
Sortir de l’impasse au Niger, sans reconnaître les autorités de fait et dans un climat d’hostilité croissante, c’est ce à quoi s’efforce Paris. Après cinq semaines de tensions avec les auteurs du coup d’Etat du 26 juillet, la France a finalement amorcé des discussions sur le redéploiement d’une partie de ses forces engagées dans ce pays du Sahel. Après avoir d’abord refusé d’obtempérer aux injonctions des militaires nigériens, qui ont fait du départ des soldats français leur carburant politique, le ministère des armées et plusieurs sources concordantes ont admis, mardi 5 septembre, au Monde avoir ouvert une discussion sur les modalités du « retrait de certains éléments militaires ».
Début août, la junte avait donné un mois à la France pour se retirer du territoire nigérien, après avoir dénoncé les accords de coopération militaire qui liaient jusqu’ici Paris et Niamey. Samedi 2 septembre, à la veille de l’expiration de l’ultimatum fixé par les putschistes, des milliers de Nigériens favorables à la junte ont de nouveau manifesté contre la présence des militaires français, à quelques pas de la base qu’ils occupent à Niamey avec d’autres détachements étrangers.
En pratique, depuis le coup d’Etat, les militaires français et nigériens avaient déjà suspendu toute forme d’opérations communes contre les groupes djihadistes. L’ensemble des moyens militaires, notamment aériens (drones, hélicoptères, avions de chasse, etc.), étaient dès lors immobilisés. « Il est normal d’en discuter [du retrait français], dans la mesure où la coopération antiterroriste est interrompue », a justifié, mardi, une source au sein de l’exécutif.
Le Monde Fr
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