Fumio Kishida, 64 ans, a été élu ce lundi Premier ministre du Japon par le Parlement et devait annoncer son équipe gouvernementale dans la foulée, après son élection mercredi dernier à la présidence du parti au pouvoir. Ayant fait consensus au sein du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice), l’ancien ministre des Affaires étrangères (2012-2017) succède à Yoshihide Suga.
Ce dernier, avec tout son gouvernement, avait démissionné dans la matinée. Yoshihide Suga quitte le pouvoir après un an d’exercice à peine, vaincu par son impopularité du fait de sa gestion de la crise sanitaire et du maintien coûte que coûte des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo cet été.
Fumio Kishida a remporté 311 voix à la Chambre basse de la Diète, contre 124 voix pour le principal leader de l’opposition, Yukio Edano. La Chambre haute l’a aussi largement plébiscité avec 141 voix, contre 65 pour Yukio Edano. Le nouvel homme fort du Japon aura fort à faire pour accélérer la reprise économique de son pays tout en évitant une recrudescence de la crise sanitaire, et faire face à un contexte géopolitique régional tendu, avec la menace nord-coréenne et les ambitions de la Chine.
Le gouvernement déjà connu ?
La composition du nouveau gouvernement a déjà fuité dans la presse locale. Elle révèle une grande continuité avec l’équipe sortante et l’influence de deux grandes factions du PLD : celle dirigée par l’ex-Premier ministre Shinzo Abe, 67 ans, et celle du ministre sortant des Finances, Taro Aso, 81 ans. Ainsi, le prochain ministre des Finances, Shunichi Suzuki, 68 ans et beau-frère de Taro Aso, est l’ancien ministre de l’Environnement et des Jeux olympiques.
L’actuel chef de la diplomatie nippone, Toshimitsu Motegi, 65 ans, devrait conserver son poste, tout comme Nobuo Kishi, frère cadet de Shinzo Abe, à la Défense. Trois femmes seulement devraient entrer au gouvernement. Parmi elles, Seiko Noda, 61 ans, arrivée quatrième et dernière à l’élection interne du PLD. Elle sera chargée de lutter contre la dénatalité et les inégalités hommes-femmes, ses thèmes de prédilection.
Le nouveau gouvernement devra surtout organiser des élections législatives avant le mois de novembre. Même s’il risque de perdre des sièges, le PLD est toutefois quasiment assuré de les remporter de nouveau face à une opposition fragmentée. L’élection à la Chambre basse du Parlement pourrait se tenir le 31 octobre, rapportaient lundi les médias nippons, soit un peu plus tôt que ce qui était attendu. Fumio Kishida risquerait ainsi de manquer le sommet du G20 de Rome, prévu les 30 et 31 octobre.
20minutes
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