mmanuel Macron a choisi une image forte pour répondre à une question sur la légitimité de l’Ukraine à chercher à récupérer la Crimée, envahie et annexée illégalement par la Russie en 2014, avant d’envisager la fin du conflit en cours depuis le 24 février et l’invasion de la Russie en Ukraine. «Est-ce que vous pensez que quand nous, Français et Françaises, nous avons eu à vivre la prise de l’Alsace et la Lorraine, on aurait aimé qu’en pleine guerre un dirigeant du reste du monde nous dise : vous devez faire ceci ou cela ?» a-t-il dit.
«Il y a une chose qui dépend des Ukrainiens, c’est la question des frontières», a souligné le Président. «Ce qui se joue en Ukraine et que nous défendons, ce sont les principes de la charte des Nations unies : l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale. Et donc je crois à la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est au peuple ukrainien de disposer de lui-même et de décider à quelles conditions, comment, quand… Pas à nous.»
Emmanuel Macron a insisté, après sa visite aux Etats-Unis et ses discussions avec son homologue américain Joe Biden, sur l’alignement des positions de la France et des Etats-Unis face au conflit en Ukraine. «Je crois pouvoir dire que les Etats-Unis et la France partagent la même vision des choses, continuer à aider l’Ukraine à résister, aider à toute force les Ukrainiens à résister face aux bombardements de leurs infrastructures civiles […] et tout faire pour mettre la pression à la Russie pour qu’elle revienne à la table des négociations», a-t-il souligné. Avant de rappeler qu’une conférence en ce sens se tiendra à Paris le 13 décembre et qu’elle sera coprésidée par lui-même et le président Volodymyr Zelensky.
«Il y a une chose que nous devons préparer, et c’est aussi de cela dont nous avons discuté avec le président Biden, c’est l’architecture de sécurité dans laquelle nous voulons vivre demain», a ajouté Emmanuel Macron, qui avait annoncé il y a quelques jours qu’il s’entretiendrait prochainement avec Vladimir Poutine. Le président français a confirmé qu’il avait été mis au courant du coup de fil de vendredi entre le président russe et le chancelier allemand, Olaf Scholz, au cours duquel Vladimir Poutine a jugé «inévitables et nécessaires» les bombardements de ses forces sur les infrastructures civiles ukrainiennes.
«Il y a une chose, entre autres, que nous faisons depuis le début du conflit, c’est de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’escalade sur le nucléaire civil. L’Ukraine est un pays qui a des centrales nucléaires, et donc je reparlerai avec le président Poutine après avoir eu le directeur général de l’[Agence internationale de l’énergie atomique], en particulier sur le sujet du nucléaire civil, il faut des sujets très concrets et précis», a indiqué le président français, sans donner de date précise.
«Dans les prochaines semaines, il faudra aider l’Ukraine à résister et les Ukrainiens à tenir, continuer à les aider militairement, éviter l’escalade et donc intervenir très précisément pour protéger les centrales et préparer le dialogue pour le jour où tout le monde reviendra autour de la table», a-t-il ajouté, avant de confirmer que la France livrera prochainement plus d’armes à l’Ukraine, notamment en faisant «produire plus vite et plus fort nos industriels».
source: libération
- Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire