Au Canada, le premier ministre Justin Trudeau remporte les législatives sur le fil

Le premier ministre libéral sortant l’a emporté sur le fil, lundi, dans des élections législatives qu’il avait lui-même convoquées. Son parti arrive en tête mais il ne bénéficiera pas de la large majorité espérée.

Une victoire sur le fil, mais une victoire qui lui permet de sauver l’essentiel : le premier ministre libéral sortant, Justin Trudeau, a remporté les élections fédérales qu’il avait lui-même déclenchées – le 15 août – d’une courte tête devant son principal adversaire, le leader du Parti conservateur Erin O’Toole.

Dans la nuit de lundi 20 à mardi 21 septembre, les résultats du vote des quelque 27 millions de Canadiens inscrits sur les listes électorales accordaient 158 sièges au Parti libéral de M. Trudeau, soit un de plus que lors de la précédente législature, 121 au Parti conservateur (+ 2), 31 pour le Bloc québecois (− 1), 26 pour le Nouveau Parti démocrate (+ 2) et 2 pour les Verts.

Quelques résultats, dans des circonscriptions qui font l’objet de duels très serrés, restent à confirmer. Le vote postal, qui a atteint un record cette année avec 1,2 million de bulletins, ne devait être comptabilisé qu’à partir du 21 septembre. Mais ils ne seront pas de nature à inverser le résultat. La majorité absolue étant de 170 sièges, les libéraux devront se chercher des alliés pour gouverner.

Retour à la case départ
Un immense soupir de soulagement a néanmoins traversé le luxueux Hôtel Montréal où Justin Trudeau avait choisi de tenir, lundi soir, sa soirée électorale. Jusqu’aux derniers jours, les sondages le donnaient encore au coude-à-coude avec son adversaire conservateur. « Je vous ai entendu », a-t-il lancé aux Canadiens. « Ça ne vous tente plus d’entendre parler de politique et d’élections, vous voulez qu’on se mette au travail pour vous. Je suis prêt à poursuivre le travail. » L’expression sinon d’un regret, en tout cas l’assurance qu’il ne réitérerait pas de sitôt une telle manœuvre électorale.

Car le pari fait par Justin Trudeau en déclenchant ces élections anticipées a failli tourner au désaveu personnel : c’est lui qui portait la responsabilité de ce scrutin anticipé, qui s’est conclu par un retour à la case départ. Le candidat Trudeau n’a jamais déclaré publiquement que son intention était de se retrouver à la tête d’un gouvernement majoritaire.
Le monde