Le ministre de la Santé argentin, Ginés González García, qui aurait proposé à ses amis de se faire vacciner contre le Covid-19 au ministère sans prendre rendez-vous dans un hôpital, a démissionné de son poste, vendredi, à la demande de la présidence.
Le ministre de la Santé argentin, Ginés González García, a démissionné, vendredi 19 février, à la demande du président Alberto Fernandez, après des révélations selon lesquelles il proposait à ses amis de se faire vacciner contre le coronavirus au ministère sans prendre rendez-vous dans un hôpital.
"Je démissionne de mon poste de ministre de la santé en réponse à votre demande expresse", a écrit González García vendredi dans une lettre au président.
Il a été remplacé par Carla Vizzotti, une spécialiste en médecine interne de 48 ans, connue pour avoir négocié le vaccin russe Spoutnik V pour l'Argentine, selon l'agence de presse officielle Telam.
González García, 75 ans, était à ce poste depuis 2019 et avait géré la pandémie depuis le début, mais son mandat a été terni par le sandale des "vaccins privilège".
C'est le journaliste Horacio Verbitsky, 71 ans - l'un des premiers à enquêter sur le mécanisme de "vols de la mort" pendant dans la dictature dans son livre "El Vuelo" publié en 1995 - qui a raconté lui-même à la radio s'être fait vacciner au ministère suivant les indications de son vieil ami le ministre.
Il a fait cet aveu le jour même où, à Buenos Aires, un site internet municipal mis en place pour permettre aux personnes âgées de plus de 80 ans de prendre rendez-vous pour se faire vacciner à partir de lundi a été presque immédiatement saturé par une demande gigantesque.
Selon la presse locale, outre M.Verbitsky, d'autres personnes proches du gouvernement ont été vaccinées au ministère de la Santé.
"Immoral"
Le scandale a provoqué une déferlante de réactions sur les réseaux sociaux sous le hashtag #vacunasvip ("vaccinsVIP").
González García a souligné dans sa lettre de démission que "les personnes vaccinées appartiennent aux groupes inclus dans la population cible de la campagne actuelle", c'est-à-dire les personnes de plus de 70 ans, qui peuvent se faire vacciner depuis mercredi.
Le patron de la station de radio sur laquelle Horacio Verbitsky a révélé s'être fait vacciner, Roberto Navarro, a annoncé qu'il avait mis un terme aux contributions du journaliste, déclarant sur Twitter qu'il était "immoral qu'avec 50 000 morts, des VIP soient vaccinés. Il est immoral de savoir qui l'a autorisé et qui s'est fait vacciner".
L'Argentine a dépassé le 13 février le seuil des 50 000 décès liés au Covid-19 et compte plus de deux millions de cas de contamination par le coronavirus, a annoncé le ministère de la Santé.
Jusqu'à présent, l'Argentine a reçu 1.220.000 doses de Sputnik V et 580 000 doses du vaccin indien Covishield, arrivées mercredi.
Le plan comprend ensuite des vaccins d'Oxford/AstraZeneca, pour un total de 62 millions de doses cette année entre les différents contrats, dont un avec le mécanisme de coopération internationale Covax.
La classe politique du Pérou est ébranlée par un scandale similaire autour de la vaccination en toute discrétion de 487 personnalités, parmi lesquelles un ex-président, deux ministres, des fonctionnaires, des universitaires, des hommes d'affaires et le nonce apostolique avant même le début de la campagne d'immunisation.
Avec AFP
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